Parler de votre burn-out avec votre entourage vous envahit d’angoisses. Écrasé par la surcharge de travail et le stress chronique, vous vous êtes isolé.
Votre conjoint, votre famille, vos amis peuvent-ils comprendre votre épuisement professionnel ? Comment réussir à vous confier et dépasser cette peur d’être jugé ?
Obtenir un vrai soutien de son entourage
En arrêt de travail, ou en passe de l’être, vous voulez expliquer les raisons de votre état à vos proches. Pourtant, le moment venu, vous vous mettez à pleurer. Les mots vous manquent pour exprimer votre souffrance. Penser à leur réaction vous tétanise.
Vous n’avez pas l’air malade ! Vous vous jugez « coupable » d’avoir accepté cette surcharge. Vous vous en voulez de ne pas la supporter. Vous vous trouvez faible.
L’autocritique est votre sport favori. « Tu t’es mal organisé. Tu aurais dû faire ceci, ou cela. Et comment font les autres ? ». Ce que vous ressentez est légitime. Votre incapacité à maîtriser la situation vous est pénible.
Ce qui vous paraissait normal, facile et évident ne l’est plus du tout. Ce n’est pas volontaire, ni égoïste. Ce n’est pas un caprice. Il est essentiel de prendre du recul sur votre souffrance au travail.
Voici des actions concrètes pour leur permettre de vous comprendre :
- Regarder ensemble ou leur envoyer un lien vers des reportages sur le burn-out
- Leur faire lire les articles sur le burn-out qui expliquent la nécessité de s’arrêter
- Leur exprimer votre besoin d’aide pour les tâches quotidiennes
- Anticiper ensemble vos sources de stress et vos difficultés
- Les rassurer : vous avez pris la décision d’aller voir un médecin, un psychiatre. Vous êtes d’accord pour une prise en charge médicale
La prise de conscience, l’acceptation et la compréhension sont la base votre guérison. Il est essentiel de choisir le bon soutien. Gardez votre jardin secret pour vos séances avec votre psychologue, le médecin du travail. Votre famille ou vos amis n’ont pas besoin de tout savoir pour vous aider.
Faire le tri : éloigner les personnes toxiques
Vous étiez un champion de l’organisation, de la productivité, de la gestion du stress.
A un supérieur pressé de récupérer une rapport urgent, vous n’hésitiez pas à faire des heures supplémentaires. Vous répondiez toujours présent pour rendre service à un collègue en retard sur son dossier.
Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui, qui est là pour vous ?
Le burn-out est parfois l’occasion de découvrir vos vrais alliés. Il y’en aura sûrement moins, mais d’une qualité sans faille !
Sélectionnez soigneusement vos confidents. Ils ne vous jugent pas, vous respectent, vous aiment profondément et sans condition. Ce précieux soutien vous portera . Il vous permettra de réserver votre énergie pour la guérison.
Comprendre le processus du burn-out est tellement compliqué pour les autres. S’ils ne font pas partie de votre cercle proche, ils font rarement cet effort.
Vous croiserez quelques curieux lors de vos sorties, servez-leur une petite histoire bien préparée. Selon votre état et le type de relation, quelques exemples testés et assumés de réponses :
- Je dois me reposer quelques semaines. Mon médecin a diagnostiqué une grosse fatigue, j’ai des chutes de tension.
- J’ai pris des jours de récup, j’en avais beaucoup à rattraper. J’en profite !
- J’ai un projet, mais je ne peux pas en parler pour le moment.
- Je n’ai pas trop le temps de discuter. Mais tout va bien merci, à bientôt !
Vous devez prendre conscience de la nécessité de vous protéger. L’empathie et la tolérance ne sont pas des qualités présentes chez tous. Ne vous justifiez pas ! Certains seront véritablement bienveillants. Mais s’ils le sont vraiment, ils ne vous en tiendront pas rigueur.
Expliquer le burn-out à ses enfants avec des mots simples
Même épuisé, votre cœur vous a certainement toujours soufflé de protéger vos enfants. Mais vous ne savez pas vraiment comment les épargner.
Prenez soin des mots employés : simples, adaptés à leur âge. Choisissez un moment calme, où vous vous sentez disponible.
Je suis très fatiguée. Le médecin m’a dit de me reposer pour retrouver la forme. J’aime te regarder jouer, t’amuser. Cela me fait du bien de te voir heureuse.
Ce que j’ai dit pour rassurer ma fille Éléonore, 6 ans.
Rassurez-les en les informant clairement. Des adultes s’occupent de vous si vous en ressentez le besoin. Précisez : votre conjoint, ses grands-parents, le docteur des mots (psy).
Abordez le thème des émotions à l’aide d’un livre jeunesse . Cela peut aussi leur permettre de comprendre. Ils intégreront une idée importante pour s’épanouir. Même les grandes personnes ont des moments de tristesse, de colère. Quand ils les vivront à leur tour, ils ne chercheront pas à les cacher !
Sentir vos enfants apaisés vous enlèvera le poids de la culpabilité. Cela vous aidera à avancer plus sereinement, de manière sincère.
Votre entourage est un pilier de votre reconstruction. Même si vous menez seul le combat, vous devez vous appuyer sur leur soutien.
Le chemin de la guérison se dessine au fur et à mesure, pas à pas. S’isoler un temps, limiter sa vie sociale est un passage inévitable, voire salvateur. Préservez votre cercle proche, authentique. Assurez ainsi un recentrage au quotidien. C’est une force insoupçonnable en ces temps difficiles.
« Dans ces moments d’intense découragement, une phrase maladroite peut achever les plus vaillants. Un message sincère peut, en revanche, ressusciter les volontés moribondes. »
Olivier de Kersauson